Viaje en cuerda, bonjour les ONGs!

Comme prévu José m’a concocté un programme chargé pour rencontrer les ONGs locales, liées à l’agriculture paysanne. Malheureusement, je me rends vite compte que l’agro-écologie n’est guère pratiquée dans la région, ce que m’avait déjà montré mon passage par Los Valles. Néanmoins, les échanges sont riches et des propositions de collaboration en sortent, notamment via le jeu de la ficelle, adapté rapidement à la réalité bolivienne. Le changement climatique est un sujet bien actuel ici, car depuis cinq ans, la pluie est capricieuse et peut arriver avec deux mois de retard. La priorité des ONGs est d’ailleurs la sécurité alimentaire, en augmentant la production. Il n’est donc pas étonnant de constater l’omniprésence de la chimie. Il y a aussi une très forte migration des campagnes vers les villes, voire vers les pays voisins, en particulier l’Argentine et le Chili.

En rencontrant l’ONG Pasos, mon attention est attirée par l’un de leurs projets, « el desayuno escolar ». Il s’agit d’un phénomène qui s’étend dans tout le territoire: transformer le repas à l’école pour qu’il soit diététiquement adapté et en se fournissant le plus possible chez les producteurs locaux. Rendez-vous est pris pour visiter les écoles concernées (primaire et secondaire) à Presto, à environ deux heures de Sucre. Arrivé sur place, j’apprends que les directrices sont charmées par mon projet et ont déjà organisé une rencontre avec tous les professeurs! Un peu pris de court, je décide de leur proposer un jeu de la ficelle un peu différent: construire ensemble le système du « déjeuner scolaire ». Ayant un peu de mal à me comprendre, les profs vont petit-à-petit rentrer dans le jeu et me permettre, sans s’en rendre compte d’obtenir déjà de précieuses informations sur le projet, mais surtout sur leur perception de celui-ci. Expérience très riche que je répèterai sans aucun doute dans l’avenir. Le lendemain, je passe voir les deux directrices. Celle du secondaire me propose d’intervenir dans les cours, ou de faire une conférence. Finalement, on opte pour une journée complète de réflexion autour du jeu de la ficelle avec les classes de 5° et de rhéto. Visitant la classe de 5° en plein cours d’histoire sur la guerre froide, je suis ébloui par ce que je vois: un jeu de rôle est proposé par l’enseignant, un tiers de la classe jouant les capitalistes, un tiers les socialistes, et un tiers les centristes. Les élèves sont très impliqués et le débat d’une richesse qui me laisse rêveur… A quand de telles méthodes dans les autres écoles? Le fait de parler de l’Impérialisme est aussi significatif. Ici, l’histoire paraît bien différente de celle enseignée outre-atlantique. C’est au terme d’un échange très chaleureux avec ce prof d’histoire que je cours vers le bus qui me ramène à Sucre. De belles choses en perspectives!

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